Les objectifs éducatifs européens pour 2030 : la position de la France en 2024

La France s’inscrit activement dans les objectifs européens en matière d’éducation et de formation pour 2030. En mai 2024, le ministère de l’Éducation nationale, par le biais de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), publiait une note d’information détaillant les avancées de la France par rapport à ces ambitions. Si le pays se distingue par certains succès, des défis majeurs restent à relever.

“L’éducation en Europe en 2030 incarnera l’alliance entre héritage culturel et innovation, formant des esprits critiques et responsables dans une société interconnectée et durable.”

Une participation accrue à l’éducation des jeunes enfants

La France est un modèle en matière de scolarisation précoce. En 2020-2021, près de 100 % des enfants de 3 ans à l’âge de l’instruction obligatoire participaient à l’éducation formelle, dépassant l’objectif européen de 96 %. Cette performance est nettement supérieure à la moyenne européenne, fixée à 92,5 %.

Réduction des sorties précoces de l’éducation

En 2023, seulement 7,6 % des jeunes Français âgés de 18 à 24 ans avaient quitté prématurément le système éducatif sans qualification, soit une performance en deçà de l’objectif européen de 9 %. Ce chiffre place la France parmi les leaders européens dans ce domaine, alors que des pays comme l’Allemagne ou l’Espagne affichent encore des taux significatifs (respectivement 12,8 % et 13,7 %).

Un taux de diplômés du supérieur en progression

Avec 51,9 % de jeunes âgés de 25 à 34 ans ayant obtenu un diplôme d’enseignement supérieur en 202a3, la France dépasse largement l’objectif de 45 % fixé pour 2030. Cette proportion est aussi supérieure à la moyenne européenne, qui s’élève à 43,1 %. Cependant, des écarts de genre subsistent : 55,8 % des femmes sont diplômées contre 47,8 % des hommes.

Des lacunes persistantes en compétences de base

Malgré ces succès, les compétences de base des élèves français de 15 ans restent préoccupantes. En 2022 :


  • 27 % des élèves avaient un niveau insuffisant en compréhension de l’écrit,
  • 29 % en culture mathématique,
  • 24 % en culture scientifique.

Ces proportions dépassent largement l’objectif européen de 15 % pour 2030, reflétant une tendance similaire observée dans la plupart des pays européens.

Des compétences numériques insuffisantes

L’enquête ICILS 2018 a révélé que 43,5 % des élèves français en huitième année d’enseignement obligatoire présentaient de faibles compétences en littératie numérique, bien au-dessus de l’objectif de 15 %. Les garçons (49,2 %) étaient particulièrement touchés, contre 37,8 % des filles.

Inégalités sociales et défis structurels

Les résultats scolaires en France varient fortement en fonction du milieu socio-économique. En culture mathématique, les élèves issus de milieux favorisés obtiennent en moyenne 535 points, contre 422 pour leurs homologues défavorisés. Ces écarts traduisent une inégalité persistante dans l’accès aux opportunités éducatives.

Perspectives d’avenir

La France affiche des progrès notables dans plusieurs domaines, mais les défis liés aux compétences de base et numériques nécessitent des efforts accrus. Pour atteindre les objectifs de 2030, il sera crucial de réduire les disparités sociales, de renforcer la qualité des formations, et d’améliorer les outils pédagogiques, notamment en littératie numérique.

En définitive, si la France peut se targuer de certains succès, elle doit encore transformer ses résultats pour devenir un modèle éducatif complet à l’échelle européenne. Les prochaines années seront décisives pour consolider ces avancées et répondre aux attentes des élèves et des citoyens.

avatar d’auteur/autrice
Jean-Marc Benetti Consultant Analyste